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Les rails
Photo A.Port
Deux lignes de métal, posées sur un parterre
De bois et de cailloux, par Chronos brunis
Qui luisent doucement sous la clarté lunaire
Sont depuis mon enfance source de rêverie.
D'où que porte le regard, leur tracé linéaire
S'en va vers l'inconnu, au travers des prairies,
Des villes, des forêts, traits perpendiculaires
A l'horizon lointain clôturant le pays.
Et lorsqu'ils s'en viennent dans les zones urbaines
Dessinant sur le sol un compliqué schéma
Ils forment un tableau à la beauté certaine
Ouvrage enluminé de savants entrelacs
Parfois source de pleurs, lorsque sur leur acier
Ils séparent deux amants sur le quai d'une gare
Dont l'un reste perdu et voit désemparé
Deux feux rouges lentement se fondre dans le noir.Historique, atroce, une photo les montre
Cicatrice hideuse sur la neige qui pleure
Sinistre voie qui mène au fronton de la honte
Terrible idéogramme de ces camps de l'horreur
Mais lorsque je les vois, traversant la campagne
Je pars en d'autres lieux, vers de nouveaux rivages
De l'Europe, de l'Asie, je gravis les montagnes
Éternel vagabond amoureux du voyage
Rejoignant en pensée les London, les Kerouac
Les brûleurs de dur, les routards célestes
Réunis un moment autour d'un bivouac
Partageant un instant leur poétique quête04/03/2005
Tags : deux, rails, source, vers, inconnu
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